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Paul Henchoz, un vaudois à Göteborg (Suède)!

Paul fait parti des néo-promus à la Swiss Referee Academy, cet été.

Il a accepté de répondre à nos questions et de partager avec nous son expérience internationale.


Qu’est-ce qui te plaît dans l’arbitrage ?

Avoir la possibilité de faire quelque chose pour promouvoir le respect et la bienveillance mais également de lutter contre les aspects négatifs qui pervertissent le football. L’anti-jeu, la triche, l’ignorance des règles, la mauvaise réputation des arbitres ou le racisme comme on a malheureusement encore pu le voir ces derniers jours.

Ce sont des beaux challenges, pas toujours facile à relever mais très enrichissants, autant sur le plan humain que sportif.


Quelle serait ta définition de la Referee Academy ?

Les meilleurs arbitres et instructeurs du pays qui essaient de former la génération suivante. Une grosse concurrence pour accéder au meilleur niveau. Il faut être au top sur la durée pour espérer gravir les échelons.


Quels sont tes objectifs ?

Aller le plus loin possible. Le haut niveau est, bien sûr, un rêve mais le chemin est long et très compliqué pour y arriver.


Quel match rêverais-tu d'arbitrer ?

Un match que probablement aucun arbitre européen ne fera jamais... La finale de la Copa Libertadores, comme en 2018, entre Boca Junior et River Plate. Je pleurais devant ma télévision tellement c’était beau.


Quel sont les highlights de ta jeune carrière et quels souvenirs en gardes-tu ?

Probablement ce match de 3ème ligue à Sainte-Croix, la saison passée. Juste après la première vague de Covid, les gens avaient une réelle envie de ressortir et de se retrouver. Sainte-Croix a généralement de nombreux supporters mais, ce jour-là, il devait y avoir environ 300 personnes, c’était magique. Les frissons sur chaque attaque, chaque intervention, avec le public qui joue son rôle de 12ème homme à la perfection.

Et même après le match, l’ambiance était chaleureuse malgré la défaite de l’équipe hôte. On a fermé la buvette à 5h du matin.

Si je dois en citer un deuxième, ce serait le 1/16ème de finale de Coupe Suisse féminine entre le FC Châtel-St-Denis (2ème ligue Interrégionale) et le FC Lucerne (Axa Women Super League) le 3 octobre 2020. L’ambiance était incroyable, très positive, avec le petit club qui réserve un vrai accueil à celui de première division.

Et évidemment, la Gothia Cup, à Göteborg en juillet 2019.


Comment as-tu découvert ce tournoi ?

Grâce à la page Instagram Referee Abroad. Ils sont partenaires avec des tournois dans le monde entier, pour permettre aux arbitres des quatre coins de la planète de pratiquer leur passion à l’étranger.


Félicitations, comment as-tu été sélectionné ?

Je les ai contactés via leur site internet. Certains tournois sont ouverts à tous, d'autres sont un peu plus sélectifs. Malgré ce principe, je dirais que le niveau des arbitres présents à ce tournoi était très divers, certains n’avaient pas beaucoup d’expérience. Globalement, je pense que l’accessibilité est ce qui fait la force de ces expériences.


Raconte-nous ton expérience en général :

Déjà, rien que le fait de partir à l’étranger pour arbitrer, c’est un sentiment génial!

Pour se rendre compte, La Gothia Cup, c’est;

  • 1700 équipes de plus de 80 pays

  • 30’000 joueurs entre 11 et 18 ans

  • 550 arbitres - La moitié était suédois, le reste venaient de différentes associations et organisations

  • 72 terrains de football répartis dans toute la ville

  • 1 cérémonie d’ouverture qui fait penser aux Jeux Olympiques

  • 65’000 personnes dans le stade principal de Göteborg


En juillet, au milieu de la Suède, le soleil se couche à 1h du matin et se lève à 4h. Dans les rues, on voit partout des gens qui font partie du tournoi. On a l’impression de faire partie de quelque chose d’immense.


Le tournoi dure une semaine, on ne paye ni le logement ni la nourriture, et les transports en commun de la ville sont gratuits. On dormait à 40 arbitres dans un grand dortoir, 24 nationalités différentes. Si l’on veut prendre une chambre à l’hôtel c’est bien sûr possible aussi mais c’est à nos frais et je trouve que cette proximité fait partie du concept. On recevait tous les soirs le programme du lendemain, l’endroit où l’on devra se rendre le matin suivant. Parfois le terrain assigné se trouve à 5 minutes à pied. Parfois il faut traverser la ville et faire 1h30 de tram. Généralement, nous étions reparti par groupe de 6 ou 7 personnes. Quatre instructeurs de Referee Abroad suivaient un groupe par jour. Deux d’entre eux étaient arbitres de 3ème division espagnole. Ils viennent d’être promus en Segunda Division, au niveau professionnel. De quoi donner de bons conseils.


La plupart des matchs se font à trois, les catégories U12 et U13 s’arbitrent seul. La possibilité de faire des trios avec des arbitres canadiens, espagnols, australiens ou finlandais, c’est une expérience très enrichissante. Que ce soit autour des matchs ou sur le terrain, on échange sur les procédures, les instructions, les façons de faire de nos différents pays. On rencontre des gens dont on se souviendra longtemps. J’ai notamment eu un assistant hongrois de 2m18! Difficile de passer à côté sans le remarquer.

Après 3 jours de phases de groupe, on passe aux matchs à élimination directe pendant 2 jours. Puis, le samedi, c’est le moment des finales des 16 catégories.

Les 16 matchs sont repartis en 2 stades, dont un stade provisoire construit chaque année pour le tournoi.


Beaucoup d’équipes non qualifiées viennent assister aux finales, ce qui donne des matchs devant des milliers de personnes. Difficile d’oublier ce genre de moments!


Quels souvenirs gardes-tu de ce tournoi ?

Le cérémonie d’ouverture est juste incroyable, le spectacle est magnifique, digne des plus grands événements sportifs.


La deuxième chose qui sera gravée dans ma tête pour longtemps, c’est la finale que j’ai eu la chance de faire. Celle des U17 féminine, entre un club allemand et un club suédois, deux nations phares du football féminin. Les hymnes nationaux, avec toutes les joueuses, alignées devant le public, ça donne des frissons.


Que dirais-tu à la jeune génération ou à toute personne qui hésiterait à devenir arbitre ou assistant ?

La meilleure chose, c’est la satisfaction de sortir d’un match avec le sentiment du devoir accompli. Les joueurs, les entraîneurs ou le public qui nous félicitent, ça n’a pas de prix. Bien sûr que ce n’est pas toujours le cas, mais il y a généralement du positif.


Merci de nous avoir fait voyager avec toi. Nous te souhaitons tout le meilleur pour la suite!


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